L’HE du mois : Huile essentielle de Ravintsara – Cinnamomum camphora CT 1,8 cinéole (Partie 2)

Poursuivons notre voyage en compagnie de l’Huile essentielle de Ravintsara. Dans la 1ère partie, nous avons exploré l’histoire du ravintsara et nous avons fait le point sur les confusions possibles.

Dans cette 2ème partie, nous verrons la composition biochimique de l’HE de ravintsara, les indications et précautions d’emploi pour cette belle huile essentielle, et de quelles façons j’aime l’utiliser.
Mais tout d’abord, découvrons pourquoi sa composition biochimique lui permet d’être aussi utile contre les maux de l’hiver.

Après 10-15h de distillation des feuilles, est obtenue une huile essentielle à l’odeur caractéristique à la fois fraiche et chaude, qui contient en majorité du 1,8 cinéole, du sabinène et de l’a-terpinéol.

Le 1,8-cinéole, autrefois appelé eucalyptol, pénètre rapidement les bronches. C’est un stimulant des glandes produisant le mucus, ce qui favorise l’évacuation des pathogènes (action expectorante puissante). Il a également des propriétés mucolytiques, c’est-à-dire qu’il modifie la viscosité des sécrétions pour favoriser également leur évacuation.
Par ailleurs, le 1,8 cinéole a une excellente action anti-infectieuse (anti-bactérien et antiviral notamment) et possède une remarquable action immunomodulante (= régulateur du système immunitaire).

Enfin, c’est un bon anti-inflammatoire qui va lutter notamment contre l’orage cytokinique (= réponse inflammatoire violente du système immunitaire, entrainant, dans le cas présent, un gonflement des muqueuses respiratoires = sensation de nez bouché).
L’HE de Ravintsara, comme toutes les HE qui contiennent du 1.8 cinéole, peut donc être utilisée pour ses propriétés expectorantes, mucolytiques et décongestionnantes des voies aériennes supérieures.

L’a-terpinéol est un excellent anti-infectieux, utile pour de nombreuses pathologies microbiennes, virales, … C’est également un bon immunomodulant par régulation des g-globulines (un des types de protéines qui permettent au corps de se défendre, également appelées anticorps).
Enfin, cette molécule positivante a un effet tonique général et neurotonique.

Enfin, le sabinène vient renforcer les effets toniques et stimulants, décongestionnants respiratoires et expectorants. C’est par ailleurs un bon antiseptique atmosphérique.

Du fait de sa composition biochimique, l’HE de Ravintsara est reconnue pour les propriétés thérapeutiques suivantes :

  • Anti-infectieuse, anti-bactérienne, anti-virale exceptionnelle ;
  • Expectorante ;
  • Immunostimulante ;
  • Neurotonique, tonique général et redynamisante.

L’HE de Ravintsara va agir sur 4 axes différents : détruire directement les germes, les évacuer en favorisant l’expectoration, stimuler le système immunitaire pour aider l’organisme à se défendre tout seul et redynamiser le système général et l’esprit affaibli par la pathologie.
Elle est donc toute indiquée pour les infections des voies respiratoires (bronchites, rhinites, rhinopharyngites, sinusites, …), les pathologies virales (grippe, …) et pour stimuler le système immunitaire.

Son action immunostimulante a été prouvée depuis une vingtaine d’année par plusieurs équipes de chercheurs.
Il a également été observé que, l’utilisation de l’HE de ravintsara, en milieu hospitalier, permet de diminuer l’incidence des infections nosocomiales. Diffusée dans l’atmosphère, dans les salles de réanimation, elle permet ainsi d’éviter la transmission des germes et les surinfections respiratoires.

Contrairement à l’huile essentielle produite à partir de son cousin du VietNam, l’huile essentielle de Ravintsara ne contient que quelques traces de camphre, ce qui limite les risques d’utilisation de cette huile essentielle.

Comme toujours, cette huile essentielle est contre-indiquée chez la femme enceinte (et particulièrement le premier trimestre de grossesse) et allaitante.

Par ailleurs, quelques cas d’intoxications au 1,8 cinéole, ont été observées chez des enfants en bas âge, suite à une mauvaise utilisation de spray nasal en contenant. Des recommandations ont été émises par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament), concernant les HE contenant du 1,8 cinéole.
De ce fait, l’HE de Ravintsara (CT 1,8 cinéole) est déconseillée, sans avis approprié, chez les enfants de moins de 3 ans et contre-indiquée chez les enfants qui ont des antécédents d’épilepsie ou de convulsions, quelque-soit leur âge.

On évitera également de l’utiliser en diffusion en présence de personnes asthmatiques et il faudra faire attention pour des personnes qui prennent des médicaments immunosuppresseurs, du fait de son action immunostimulante puissante.

Dans cette partie, j’expose ma propre façon d’utiliser les huiles essentielles. Cette utilisation n’est pas généralisable à tout à chacun et elle doit être adaptée à votre état de santé et à vos éventuels traitements médicaux.
De plus, pour rappel, les huiles essentielles ne se substituent pas à un traitement médical. En cas de pathologies, un suivi médical est donc impératif.

Dans l’école française d’aromathérapie, certaines huiles essentielles, et notamment l’HE de Ravintsara, sont décrites comme étant utilisables par voie orale, mais c’est une voie que je n’aime pas beaucoup, pour plusieurs raisons :

  • C’est une des voies d’utilisation des huiles essentielles les moins bien tolérées ;
  • Le gout des huiles essentielles peut rendre leur absorption difficile ;
  • Les huiles essentielles par voie orale peuvent irriter les muqueuses et cette voie n’est pas du tout recommandée en cas d’œsophage ou d’estomac fragile ou irrité ;
  • Elle est lente d’action puisque les HE doivent être métabolisées puis passer dans le système sanguin avant de pouvoir être actives ;
  • Elle ne permet d’utiliser que des petites doses d’HE, les effets indésirables des HE étant beaucoup plus importants par voie orale.

Je privilégie donc d’autres voies pour l’utilisation de l’HE de Ravintsara, plus rapides et souvent plus efficaces :

  • La voie olfactive
  • La voie cutanée

La voie olfactive consiste à respirer l’huile essentielle de Ravintsara pour une efficacité directe sur les voies nasales.
Pour cela, je préfère l’inhalation sèche, soit en appliquant quelques gouttes d’huile essentielle de Ravintsara (seule ou en association avec d’autres huiles essentielles intéressantes pour les maux de l’hiver) sur un mouchoir et en le respirant, soit en utilisant un stick olfactif.
Le stick olfactif est particulièrement intéressant, car il est aisé de l’avoir sur soi pour pouvoir le respirer dès que je sens que mon nez me démange ou que je commence à éternuer. Bien souvent, cela m’a éviter que le nez commence à couler.

J’aime bien également utilisée l’HE de Ravintsara par voie cutanée, en la diluant dans une huile végétale de type huile d’amande douce ou huile de macadamia, à raison de 4-5 gouttes d’huile essentielle dans une dizaine de gouttes d’huile végétale.
Je l’applique ensuite sur les côtés de mon cou, en regard des ganglions et je masse pour la faire pénétrer. J’ai pu remarquer, une amélioration rapide lorsque j’avais mal à la gorge ou que je commençais à ressentir les premiers symptômes d’un rhume.

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