De l’importance du “totum”

Dans mon dernier article, j’ai abordé l’importance du “totum” des huiles essentielles, c’est à dire l’intégralité des molécules biochimiques qui composent une huile essentielle. Pour finir ma série sur les allergies, je voudrais aujourd’hui développer cette notion importante en prenant comme exemple une huile essentielle très intéressante pour les allergies justement. Ce sera aussi l’occasion de voir que parfois la biochimie n’explique pas tout, n’en déplaise à mes anciens collègues …

Cette huile essentielle fabuleuse est celle d’estragon (Artemisia dracunculus). Elle ressemble beaucoup dans sa composition à l’huile essentielle de basilic tropical (Ocimum basilicum var. basilicum). Toutes deux contiennent une majorité de méthylchavicol (environ 80-85%), également appelé estragole.

Cet éther leur confère de formidables propriétés antispasmodiques. L’huile essentielle de Basilic tropical et d’estragon sont donc très utiles pour éviter les spasmes, spasmes musculaires (comme les crampes) ou spasmes neuromusculaires (comme dans la spasmophilie).

Ce sont également deux huiles essentielles très efficaces pour les spasmes digestifs (hoquet, colite, …) mais aussi en cas de règles douloureuses.

Mais l’huile essentielle d’estragon a un grand plus par rapport à sa collègue, elle est antiallergique et antihistaminique !!

Certains auteurs considèrent que c’est l’estragole (= méthylchavicol) qui lui permet d’avoir cette formidable propriété antihistaminique. Toutefois, dans ce cas, comment expliquer que l’huile essentielle de basilic qui contient encore plus de méthylchavicol n’ai pas elle aussi cette propriété ?

Tout simplement parce que la biochimie n’explique pas tout et qu’une molécule biochimique dans un contexte particulier s’exprime d’une certaine façon, mais s’exprime différemment dans un autre environnement biochimique.

De même, alors que la plupart des propriétés des huiles essentielles sont attribuées à leurs composants principaux, leurs effets et leur efficacité sont bien souvent supérieurs à celui des constituants isolés.

C’est cette idée que l’on retrouve dans l’importance de la notion de “totum” : c’est parce que d’autres molécules sont présentes dans l’huile essentielle d’estragon, molécules que l’on ne retrouve pas dans l’huile essentielle de basilic, que la première est antiallergique mais pas la 2ème.

Il est donc encore une fois très important de bien choisir ses fournisseurs d’huiles essentielles, afin d’être sûr que les huiles essentielles sont bien issues d’une distillation totale permettant d’obtenir le “totum” des composants biochimiques.

Pour finir, une petite formule pour la prévention des rhinites allergiques qui pointent le bout de leurs nez 😉 Attention, cette synergie est utilisable à partir de 8 ans :

2,5 ml d’Huile essentielle d’Estragon (Artemisia dracunculus)

0,5 ml d’Huile essentielle de Camomille noble (Chamaemelum nobile)

1 ml d’Huile essentielle de Camomille allemande/matricaire (Chamomilla recutita)

Qsp 20ml d’Huile végétale de Nigelle

Quelques gouttes dans un stick olfactif à respirer régulièrement (ou sur un mouchoir) ou 1 goutte par voie orale à débuter 15 jours avant l’exposition aux allergènes de printemps (attention en cas d’utilisation de la préparation sur le long terme, il est nécessaire de faire des “fenêtres thérapeutiques”. Il est conseillé dans ce cas, d’utiliser la synergie 5 jours sur 7 seulement)

Bon printemps à tous

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